mardi 27 mai 2008

Réponse de La Marmotte Infernale à mon article précédent. Il est à noter que d'autres textes from him suivront, cet enfoiré écrit bien mieux que moi.

Quelle ne fut pas ma stupeur lorsque, cliquant sur mon petit onglet "Mr Tambourine Man", je vis, affiché en dernier article paru, un sujet sur... le Nord. LE NORD ! Cette région méconnue où, paraît-il, le climat y est froid, les habitants sont rigolos mais ont le visage noirci par le charbon, présentant une démarche peu assurée, grimaçant (à moins que ce ne soit pas un rictus, mais leur expression faciale naturelle), parlant un langage incompréhensible et se regroupant tous les étés sur les plages au sable durci par des eaux froides et hostiles, faisant ainsi face aux embruns gelés de "La Mer du Nord" (rien que ce nom, ça donne envie pas vrai ?). Un film, à caractère documentaire serait même paru sur cette population. La Marche de l'empereur je crois... Comment ça non ? Des petits êtres noirs, patauds, sur des plages froides et tristes... je ne vois que ce film ! Un film plus moche ? Sur le Nord ? OK... le réalisateur a voulu la jouer réaliste.

Bon je crache sur Bienvenue chez les ch'tis, mais je ne l'ai pas vu. Donc je ne le critiquerai pas, sauf sur les quelques extraits visionnés. (Et puis ya Kad dedans, et pour moi ce type est intouchable depuis qu'il a incarné vanitas de la bitas, un uruguayen jouant de la guitare de manière...phallique dirais-je, ponctuant ses phrasés par des "hoy ! Los couillos !" du plus bel effet, lors du Samedi Soir En Direct de Canal il y a quelques années. Mémorable !).
Je vais plutôt exposer MA vision du Nord. Qui se rapproche fortement de celle de notre tambourine man. Mais en pire.

Car moi aussi je suis bien placé pour parler ruralité. Habitant un petit village proche du hameau où Myrdd' fomente un complot international contre aïeuh@#*d*/d- où Myrdd' réside donc (hé oui tout le monde se connaît dans les villages, si on parle on peut facilement se retrouver les pieds coulés dans la fosse à purin la plus proche), depuis mes 3 ans (avant j'étais trop petit pour me souvenir, c'était juste un village voisin tout aussi minable d'après mes souvenirs) j’ai eu le temps d'observer les coutumes locales...

Oui, le mot "local" prend tout son sens dans un village de l'avesnois (imaginez- vous l'image d'Epinal que vous avez du nord : les corons délabrés, les habitants pauvres et alcooliques. Enlevez les corons, ajoutez-y des vaches et des haies. Bienvenue dans l’Avesnois). La poste ou l'épicerie à 15mn en voiture, les chemins de terre parfois traversés par un chasseur aviné cherchant où est le lièvre sur lequel il a tiré (à moins que ce ne soit son épagneul breton), les villes fantômes où les usines ferment, ou plutôt sont déjà fermées... Pas étonnant que les jeunes en âge de fuir (comme votre serviteur) le fassent. D'ailleurs les chiffres parlent d'eux même; ainsi dans mon village qui, je l'espère, est TOUT sauf la vitrine de la France moderne, la démographie est la suivante : 80% de vieux qui moisissent dans la maison bâtie en 1794 par l'arrière grand oncle du grand père de mamie Raymonde ; 15% de personnes "actives" devant faire 30mn de route minimum pour trouver un job de femme de ménage en ville ; 5% de plus ou moins jeunes, et encore ce chiffre baisse en raison de l'exode massif sponsorisé par les universités (pour ceux qui ont passé le brevet et le Bac, et croyez moi nous ne sommes pas si nombreux), ou encore par la mort des malchanceux (accident de mobylette) ou des plus faibles (méningite,grippe, j'en passe et des meilleures). Je ne truque aucunement les chiffres ni les détails, CQFD.

Bref c'est donc un survivant qui témoigne. Alors certes le Nord, ce n'est pas le Bhoutan. Il y a des moyens de communication, des technologies, des clubs de foot, et... c'est à peu près tout (ah si, ya Myrdd' et son blog quand même ^^). Seulement voilà le constat est triste: que sait-on du Nord ? Aspects positifs, négatifs ? Doit-on se fier aux témoignages de deux jeunes insoumis à la chtimitude ambiante ? Je vais donc essayer d'être objectif. Et parler des clichés que l'on rencontre dans le nord.

Tout d'abord le climat. AAHHH le climat du nord, c'est la pluie de bienvenue chez les ch'tis sur fond de Jacques Brel, c'est la pluie battante dont la seule rivale est sa cousine bretonne, c'est le nez qui coule même en août, ça sent bon le poêle à charbon derrière les briques rouges où 3 marmots tous boueux se blottissent pour regarder les dessins animés de TF1 sur la vieille télé Grundig modèle 1985... Hé bien c'est un des rares clichés justifiés... Au Nord, l'herbe y est verte parce qu'arrosée, les vents balaient les forêts de chênes, les gens y enfilent leur pull en laine après 17h même en Mai... Fait froid dans le Nord. Mais pas un froid de canard non plus. Car c'est là que le bât blesse (même s'il blesse avec plaisir concernant ce cas précis) : si la grisaille fait partie intégrante du paysage (regardez un peu les tableaux de certains maîtres flamands si vous voulez une illustration correcte), les hivers y sont tout de même assez doux, et parfois ont se prend à sourire (de ces sourires narquois et vengeurs qui montrent l'orgueil si longtemps mis en berne du nordiste) lorsque des images d'inondations survenues un peu partout en France (et chez le voisin de la Somme souvent) viennent mouiller le téléviseur du café où tout le monde profite d'un Soleil radieux, permettant à la populace d'exposer ses Tshirts aux marques de bières diverses et autres messages biloutesques, usés par les mites et sentant le renfermé (bah oui c'est le nord, on le sort pas souvent le maillot manches courtes quand même).

Mais dans l'ensemble, oui on se les gèle quand on prend la route (à pieds) un matin de janvier lillois où la glace reste sur les bords de la fontaine décorant la place principale, la pharmacie du coin affichant un chaleureux « -3°C ». Hiver somme toute assez doux mais qui peut surprendre le non initié. Et ce climat y a permis l'essor pendant 20ans d'une des fiertés de la région : Le Kway.

Car voilà un autre cliché, véhiculé par notre sosie local du Prince Charles, notre Prince de la bêti- du divertissement populaire/liste. Les gens du nord, c'est bien connu, ils ont tous un Kway dans lequel on étouffe, et avec lequel on garde la banane même si on se fait renverser par la première voiture venue (quoique me faire écraser par Kad, je signe ! [Voir plus haut]).
Alors tout d'abord, précisons que le Kway a vraiment été un outil de propagande pour les offices de tourisme du coin "avec un bon Kway, vous pouvez aller à la pêche ou sur les brocantes du coin, vous risquez rien contre la pluie !". Cette entreprise représentait pas mal d'emplois, et finalement, quand on y pense, si les grandes marques de sport n'avaient pas mis leur grain de sel dans le commerce de vêtements de pluie, ça marcherait toujours... car oui le Kway c'était quelque chose. Certes le Kway est parfois (souvent) (tout le temps en fait) inconfortable, et croyez-en un digne représentant de cette génération de gosses qui ont connu l'époque début 90s où la mode était aux vêtements mode "spontex" qu'on portait pendant l’été (et ses traditionnelles kermesses) et qui dès l'automne se voyaient affublés de pulls en laine et d'infâmes cagoules qui grattaient comme la varicelle. Vous voyez tous ce que je veux dire quand je parle de ces cagoules. Alors imaginez qu'en plus on vous habille avec un manteau qui fait TOUJOURS une taille de moins ou de plus que la votre, qui fait du bruit de papier froissé lorsque l'on bouge les bras, et dont la fermeture éclair était plus difficile à ouvrir qu'un sas de sous marin russe. Et dont la capuche, une fois sortie de son repli, était trop épaisse pour être rentrée. Voilà. Vous cernez bien l'image ? Alors dites vous que cette machine infernale a été (est ?) la fierté du Nord. C'est dire si le textile était mal en point dans les 60s dans ma région.

Mais je suis médisant. Car le wéka comme dirait l'autre remplissait sa fonction avec honneur : vas-t'en être trempé avec ton Kway. Et lors d'un match de foot où tous les visiteurs du Sud se retrouvent dans leurs infâmes capotes en plastique, les supporters locaux, eux affichent fièrement leur vêtement de pluie, trempé dehors, sec à l'intérieur, mi jtemmerde jsuis au sec ! De plus, avec le recul, je me dis que les mamans ont du bénir ce vêtement qui n'était pas excessivement cher (bon c'était pas donné mais il y avait des démarques, on sautait sur l'occase), était résistant et symbole d'une certaine égalité sociale (impression trompeuse, le rang social ne s'affichant pas sur la marque mais sur la couleur : si t'as le Kway rouge pétant, alors ta mère a trop attendu pour qu'il en reste des noirs sobres et passe partout, elle a sûrement perdu du temps à compter les allocs, tu es donc un pauvre ! « bouh il est pauvreuh -bah toi aussi - oui mais moi j'ai un kway bleu euh »). Le Kway, un pas en arrière pour le style vestimentaire, un pas en avant pour la réduction de l’espace occupé par les pulls trempés dans la salle de bain !


Quittons un peu ces considérations vestimentaires pour aborder un autre cliché sur le Nord. L’idée reçue qui veut que les gars du nord soient de vrais prolos, des communistes comme on en fait plus, qui chantent l’internationale en pissant contre le mur du bistrot local. Des rouges on vous dit ! Du rouge sur le nez, dans le verre, et dans les urnes, aurait pu chanter notre ami belge Jacques Brel. Là aussi, c’est tout faux.
Les chtis ne sont pas des gauchistes ; ce sont des mécontents. Et des mécontents qui votent pour l’extrême à la mode, gauche ou droite. La preuve, comme le notait judicieusement myrdd’, le FN arrive régulièrement à faire des scores plus qu’honorables dans la région, avec une tendance plus prononcée dans le Nord que dans le Pas de Calais toutefois. Quand on parle de naufrage du FN aux municipales, la seule ville où les caméras sont braquées est Hénin Beaumont (Pas de Calais pourtant), où Marine Le Pen affiche un score souvent très positif.
Hé oui, il est bien loin le temps où Fourmies faisait figure de martyr ouvrier pour le 1er Mai. Maintenant les grèves et autres manifs suivent une tendance à la baisse, comme partout ailleurs. Les gens de la région, en bons occidentaux, ont tellement de crédits sur le dos qu’ils n’ont pas intérêt à risquer leur travail (s’ils en ont un) pour quelques maigres revendications. La philosophie alors, c’est « Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup ; mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher. » (Raymond Devos). On ne compte plus sa richesse en euros, mais en nombre de crédits, et donc en quelque sorte sur l’argent que l’on ne possède pas.

Quand au racisme, il n’y est pas plus présent qu’ailleurs… La région a été bâtie le siècle dernier sur 3 générations d’immigrés (polonais, italiens, arabes, etc. etc., beaucoup d’origines diverses) et malheureusement, comme partout ailleurs en France, on a fait miroiter des beaux paysages à cette main d’œuvre docile pour finalement les parquer dans des banlieues qu’on laisse pourrir depuis 40 ans, avec les problèmes classiques (chômage, violence…). Alors le nordiste de base, quand il voit de chez lui dans sa petite maison en campagne qu’on a agressé une jeune fille à Tourcoing, soit à environ 80km de son village, il se dit « des racailles tout ça, Le Pen il a raison » alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans cette ville. La peur de ce qu’on ne connaît pas. Classique. Et quand il sort, il découvre que les jeunes du village qui ont picolé la nuit ont cassé des canettes de bière dans son jardin. « Encore dla racaille, on est envahi ».

Il est de plus étonnant que la subvention de 600 000 euros attribuée par la région pour la réalisation et la promotion du film Bienvenue chez les Ch’tis a été votée par le PS et… le FN. D’autant plus paradoxal lorsque l’on entend Le Pen critiquer le film plébiscité par ce qui représente pourtant une majeure partie de son électorat. Toutefois, il est vrai que dans sa critique du film (qui vise surtout à éviter de disparaître du paysage politique français) il soulève sans le vouloir une interrogation : comment une région qui ces dernières années penche vers l’extrême droite plébiscite-t-elle un comique dont le vrai nom est Daniel Hamidou et qui ne fait comme il est noté dans l’article qu’une caricature du patois local ? Dany Boon, un bon ptit gars d’chez nous ? Il est au Nord ce que le curling est aux Jeux Olympiques d’hiver : une vaste blague, un truc qui survit sans vraiment savoir si les gens regardent parce qu’ils trouvent ça bien ou parce qu’ils sont fascinés par l’aspect folklorique, surréaliste et surtout totalement vain d’une telle activité.

Tout ça pour dire que le Nord traditionnellement à gauche, en constante revendication sociale, c’est du vent, modèle disparu depuis 40ans. Et quand dans des élections municipales la gauche passe encore, ce n’est pas pour lancer un message au gouvernement. Comme cité plus haut, ici même au plus haut niveau c’est le local qui prime, le candidat on se fout pas mal qu’il soit communiste, parti des travailleurs, ou de l’amicale des amateurs de plumes d’autruche dans le cul. La preuve, à Lille cracher sur la gueule de Martine Aubry est un sport praticable/pratiqué par tous, et pourtant elle a été largement réélue. Un lillois interrogé par La Voix du Nord explique simplement : « l’autre on le connaît pas ». Dany Boon se présenterait aux présidentielles, il triompherait dans la région même s’il annonçait la création de camps de concentration pour ceux ayant l’élocution claire et les oreilles de taille raisonnable.



Mais cessons les considérations politiques vaines et inintéressantes pour aborder une étude plus profonde de la population locale. En effet, c’est quoi un ch’ti ? A quoi ressemble t’il vraiment ?

Il est vrai que le manque de glamour de la région est impressionnant. Parce qu’il faut la voir l’affiche de Bienvenue chez les ch’tis, et que jte fais une grimace de gorille arriéré donnant l’impression que le héros a un oursin dans le trou de balle, la casquette de travers soit parce qu’il est trop bête pour bien la visser, soit parce que son visage déformé ne permet pas à un couvre chef quelconque de rester stable. Cette vision du chti tout moche aussi déformé que son langage a même son porte drapeau : Franck Ribery. Un type qui, même s’il n’a pas eu de chance pour avoir une telle gueule, cultive, oui il CULTIVE son look de freak digne d’un Barnum boulonnais! Et côté actrice c’est pas fameux non plus. Point d’Emmanuelle Béart, nous on a Yolande Moreau et Line Renaud. Vachement sex. A croire que faute de pouvoir donner des coups de pioches au fond des mines, les papas nordistes en usent leurs pioches sur la face de leurs enfants.

Outre l’aspect vestimentaire largement évoqué précédemment, le chti possède également 20 ans de retard dans d’autres domaines de son mode de vie. Hé oui, les tapisseries 70s qui piquent aux yeux comme on peut en voir dans les sketches des deschiens, ça existe encore ici, vous ne pouvez pas imaginer combien de jackys tunent leur 205 turbo, le vieux tracteur Renaud comme on n’en voit que dans le Champ Dolan avec Jean Yanne, c’est pas en Bretagne qu’on en trouve, c’est dans le Nord. Il n’est pas rare de voir sortir de sa 4L un petit vieux en pantoufles, pull rouge effiloché, pantalon aux motifs pied de poule et casquette à petite visière comme dans les choristes, pour aller gueuler sur les jeunes qui jouent au foot alors que lui il va boire son Ricard au bistrot miteux du coin « et si vous me bousillez un carreau j’appelle les flics ! ». Le joyeux drille gentil et généreux du Nord existe mais il doit difficilement supporter la cohabitation avec de tels spécimens. Et je précise aussi que dans le Nord Pas de Calais, on n’a pas attendu la Tektonik pour réactualiser la coupe mulet.


Mais si se moquer du physique est vil et mesquin (votre serviteur est né dans le Nord, donc il a lui aussi eu son lot de coups de pioche dans la gueule), il est toutefois, à mon avis, bien plus légitime de descendre cette aberration linguistique qu’est le ch’ti. Ce langage, qui n’a à mes yeux d’utilité que lorsqu’on est trop ivre pour articuler correctement (Nord => alcoolisme => Ch’ti … tout s’explique ?), est déjà très désagréable à l’oreille car souvent aboyé de manière bruyante et tout sauf gracieuse ; mais de plus il n’a aucun intérêt ! Quand on voit Line Renaud beugler billoute sur les marches à Cannes, tout le monde sourit. Imaginez maintenant 2 secondes la traduction littéraire : Mamie « je sais pas parler chti mais comme jsuis du Nord personne me le dit » qui gueulerait « hé ptite bitte ! » devant une foule beaucoup moins souriante je pense… Hé oui, c’est comme les langues étrangères, on peut se faire traiter de violeur de pécari que ça ferait marer si c’est dit avec l’accent. En attendant, même les guignols jugent ça drôle, apparemment, de faire dire à De Niro « cho à ti qeuch coze ! ». Pour parler chti, manger des chips, se boucher le nez et claquer de la langue tout les trois mots en postillonnant sur son interlocuteur, c’est bien connu.

Mais c’est avec réjouissance que si je vois l’accent faire fureur dans l’hexagone, j’observe en même temps une forte perte de vitesse du ch’timi chez les jeunes régionaux. Oh bien sûr il existe quelques irréductibles dont l’étiquette « beauf » n’attend que le survêtement Umbro RCL pour être définitivement collée. Mais en général, afficher ne serait-ce qu’une pointe d’accent est synonyme de mise au ban du clan estudiantin.

Alors souvent de nouveaux chtis patriotes, les résistants de 1944 quoi, me reprochent ma haine (oui je suis assez « rageux » si vous ne l’avez pas encore remarqué ^^) contre ce qu’ils considèrent comme « un vrai patrimoine, une identité ». Le ch’ti ? Un patrimoine ? Ce n’est même pas une langue comme le breton ou, à moindre mesure, le picard, c’est un patois ! Une sorte de vieux français à la sauce des Flandres. Personne ne réclame le retour au vieux français paysan du XVIIème siècle non ? Alors pourquoi s’évertuer à vouloir sauvegarder le Ch’ti ? Car si l’argot a su montrer son utilité, son inventivité, et s’imposer dans la culture populaire comme un langage « normal », le Ch’ti lui n’est basé que sur une maîtrise plus ou moins douteuse de l’accent du coin dès le plus jeune âge (exemple : manière de dire « hein ? »). Et est donc par définition inaccessible pour quelqu’un qui n’a pas eu la (mal)chance de naître à Denain, Béthune, Maubeuge, Lens, Etc. Etc. ...

La langue française a déjà des difficultés à s’imposer sur son propre sol, alors un tel plébiscite du « parler mal, de manière vulgaire et incompréhensible» me semble une insulte aux efforts des défenseurs de la langue de Molière. D’autant plus que ces derniers temps, la part belle est faite aux analphabètes locaux… Dany Boon fait fureur en faisant du Coluche sans le texte (il se contente de reprendre les onomatopées incompréhensibles du clown préféré des français, sans pour autant glisser un quelconque trait d’humour dans ses textes, car bien sûr il n’a pas le talent de Michel Colucci ; Là encore on sourit de ce qu’on ne comprend pas), alors que le Nord (bon OK la Belgique aussi, mais Mouscron c’est la frontière) peut se targuer de posséder dans ses ressortissant un humoriste qui, s’il n’est plus parmi nous, a pourtant pour moi sa place au panthéon de l’humour français, par sa maîtrise travaillée et surprenante des mots : Raymond Devos. Comment une région qui aura vu un tel talent faire sa gloire par ses jeux de mots justes et fins peut-elle soutenir un pitre dont le galimatias ne peut être compris que par une bande de lémuriens autistes ? Et les exemples de célébrités mises en avant malgré leur évident manque d’intérêt, de fiertés régionales qui partout ailleurs verraient leurs noms maudits sur 6 générations et dont les familles se verraient vivre dans l’opprobre, des gens comme Ribery ou Line Renaud, sont considérées ici comme des symboles du Nord fier de sa « babache-itude ». Désespérant.

Le champion proposé par le Nord aux présidentielles 2007 : Frédéric Nihous. Un département qui a vu naître l’un des plus grands (physiquement aussi d’ailleurs) orateurs de toute l’Histoire de France (Charles de Gaulle) s’est ainsi retrouvé avec, comme candidat vedette, un type paumé qui se balade en cuissardes, avec son fusil, et qui sans ce brave Gérard Shivardi aurait été la risée de la campagne présidentielle. Encore un pas en avant pour la reconnaissance du Nord en tant que vivier d’intellectuels progressistes. De toutes façons, venant d’un secteur où l’intégration des jeunes ne se fait pas par l’école mais par le sport (si le nombre de sportifs français venant de la région est impressionnant, d’autant plus frappant est la ferveur avec laquelle ils se font passer pour de gros bourrins), il ne faut pas attendre de miracles.


Dans la culture populaire, le Nord c’est aussi très souvent celui qui nous fout la honte. Quelques moments de gloire bien sûr dans le coin et les départements environnants (Bouvines, Valmy, les taxis de la Marne, Etc. Etc. …), mais c’est aussi des Azincourt, les bourgeois de Calais humiliés, l’invasion allemande de 1914…. Bref on pue la défaite et quand on évoque les branlées et autres humiliations infligées à l’orgueil national, c’est souvent à cause de ces blaireaux, au Nord, qui ramassent sur la gueule et en redemandent. Et je ne m’étendrai guère sur les crises industrielles, si ce n’est le fait que les premières grandes grèves dans la région, au XIXème siècle, ont marqué l’histoire, et plus récemment, du plan Jeanneney à MetalEurop, un demi siècle de crises qui font tâche sur un bilan national déjà peu flatteur économiquement parlant.

Il est loin le temps des mineurs qui risquaient leur peau (catastrophe de Courrières avec plus de 1000 victimes, si ça c’est pas du plan social efficace) pour une assiette de soupe. Aujourd’hui quand on parle des mines, c’est Germinal, le livre et le film (le dernier film, pas vu le plus ancien), Depardieu qui sort à moitié couvert de charbon de sa baignoire/bassine pour forniquer joyeusement avec Miou Miou tout ça sous les yeux du petit dernier (pédophiles, chômeurs, consanguins, on connaît le topo) avant d’aller enterrer le benjamin pris dans le grisou pendant que pépé crache ses molards anthracites dans la bassine en fer. Mais là au moins point de faux ch’ti boonesque. Du prolo, du vrai, du Jean-Roger Milo plus vrai que nature dans le rôle de Chaval. On se verrait presque dans une berline tirée par un cheval à moitié fou et aveugle depuis sa descente en galerie.
Mais cela ne change rien, même si on sait que c’est fini tout ça, cela n’empêche personne de chanter « au Nord, c’étaient les corons »…



Alors certes je parais très négatif sur une région qui après tout a ses charmes. On peut skier dans le Nord (sur des terrils réaménagés, on n’y gagne rien sauf de se brûler sur la piste synthétique mais c’est rigolo on peut se dire « les jackass c’est des pédés, z’ont jamais tenté la grande piste de Nœuds les Mines »), on fait la fête entre jeunes, ya les Marcel et son Orchestre et Didier Super, de beaux musées sont facilement accessibles (La Piscine à Roubaix par exemple), la drogue y est moins chère qu’ailleurs (véridique, c’est l’observatoire français des drogues et toxicomanie qui le dit ; sûrement la proximité avec les Pays-Bas et l’Angleterre…), des initiatives sont prises au niveau culturel (la venue de Metallica et Radiohead à Arras cet été, quand même, c’est énorme une telle affiche sur les terres de Raoul de Goderwaersvelde !), et Lille est une ville vraiment sympa pour les étudiant(e)s…
Mais ce soudain « buzz » autour du 59-62 m’apparaît comme déplacé, car je ne vois aucune bonne raison pour que ma région soit ainsi célébrée. Le Nord, c’est aussi un département qui ne pourra peut être plus dans 2 ans assurer le financement du transport en bus des lycéens, alors qu’en parallèle le Conseil Régional dépense un peu plus de 50 000 euros pour concevoir (pas changer, seulement concevoir !) un nouveau logo… Alors la solidarité entre les gens du Nord, 59-62 tous ensemble, blablabla, pour moi c’est plus un fantasme tiré d’une chanson d’Enrico Macias.

Si vous voulez une vraie image du Nord en chanson, préférez un bon vieux « Renaud Cante El’ Nord », garanti 0% je surfe sur Bienvenue Chez Les Ch’tis (l’album date de 1993) et bien plus modeste dans l’ambition car ne cherchant qu’à exposer un folklore sans en faire une propagande éhontée. Puis à l’époque il jouait dans Germinal, alors même si (je me répète) je n’ai pas vu Bienvenue chez les Ch’tis, j’estime qu’un film tiré d’un classique de la littérature française avec Depardieu, Renaud, Jean Carmet, Miou Miou, Laurent Terzieff, Yolande Moreau, Jean-Roger Milo, et j’en oublie beaucoup d’autres, ça a quand même plus de gueule que Dany Boon et ses histoires de facteur (encore un message ça, le facteur = Besancenot = Communiste = cliché évoqué précédemment). Depardieu, Terzieff et Carmet dans le même film ! Pour une fois honneur est fait à la région, on n’utilise pas des routiers recrutés après que le réalisateur ait intercepté une conversation ci bi entre milou62 et dédé59 et trouvé ces voix « pittoresques, parfaitement en accord avec l’environnement du tournage ».


Car l’image que je me fais de ma région, ce qui fait (ou plutôt faisait) son charme à mes yeux (mais mon opinion est insignifiante et n’engage que moi), c’est justement une certaine modestie qui montrait clairement la noblesse de cœur des gens du Nord. C’est une région qui a un passé TRES riche, qui a alterné périodes de gloire et de crise sans jamais faire étal d’une arrogance qui ne lui ressemble pas. Contrairement à la Loire ou à la Bourgogne qui se servent d’un patrimoine acquis lors d’une période prospère (Renaissance, Moyen Âge) pour se forger une identité assez vide de substance, le Nord de la France, qui ne peut pas pourtant mettre en avant ses monuments (les beffrois…mouais comparé à Chambord ou Chenonceau je trouve ça assez minable) ni ses paysages (comme la Corse peut le faire), peut par contre se vanter d’avoir été au centre de diverses révolutions (culturelle, artistique, industrielle…) et d’être un des lieux de France Métropolitaine où le brassage multiculturel a été le plus important (et le plus bénéfique). Et pourtant point de vantardise, point d’orgueil emprunt de nostalgie poussiéreuse, et basé sur des châteaux dépouillés de leur splendeur depuis 1789.

Ma région, c’est un peu comme ce parent éloigné de la famille qui a vécu un destin extraordinaire mais qui n’a su surmonter une épreuve difficile, trop difficile, l’épreuve de trop après tant d’obstacles surmontés et de succès remportés, et qui après cet échec s’est laissé allé à un désarroi teinté d’amertume, vivant un marasme implacable mais derrière lequel on remarque une certaine fierté, cachée par pudeur. On n’invite guère plus cette personne que pour les grandes occasions, pour parler de son destin hors du commun ; mais quand cette occasion de susciter l’intérêt de la famille se présente, alors elle parle de sa splendeur passée avec une telle maladresse, vante ses mérites avec une telle banalité (voire vulgarité) qu’elle ne sait finalement que provoquer des sourires qui, sous couvert de sympathie, ne sont que le reflet d’une attitude condescendante vis-à-vis de ce symbole vivant de la déchéance d’un modèle qui, comme les valeurs qui l’accompagnaient, n’a pas su passer au chapitre suivant.

Ce qui se passe actuellement en est un exemple criant : il y a encore un an, tout le monde s’en foutait du Nord, et c’était bien comme ça, on avait l’habitude. Mais depuis 2 mois, c’est la fête, on parle de nous, c’est le moment ou jamais ! Et qu’on étale un patois de pacotille (et light) pour l’occasion, du merchandising au bon goût made in 59-62 (des Tshirts à l’effigie de la fricadelle, quoi de plus chic ?), bref on met les ptites bittes dans les grandes (maintenant on utilise biloute pour tout et n’importe quoi, un peu comme le mot « schtroumpf », donc j’utilise à ma manière la traduction littérale de biloute à n’importe quelle occasion) pour montrer qu’au Nord on a pas de pétrole mais on a des idées. Et quoi de mieux pour célébrer la fierté régionale si longtemps honteusement reniée que d’organiser une gigantesque fête à Lille le Vendredi 30 Mai ? A l’affiche, c’est showtime, Boon bien sûr, mais aussi les Marcel et… Les Magic System. Qu’est-ce qu’ils viennent foutre ici, ceux-là ? Ils sont aussi ch’tis que Bob Marley était Corse.
Bref comme mon image du parent éloigné, le Nord veut faire le beau, ça part d’une bonne intention, mais c’est contre nature. C’est comme le vilain petit canard, il est touchant non pas quand il essaie de faire le beau mais quand il est pareil à lui-même, solitaire et mélancolique, rejeté par les autres. Essayer de l’intégrer, c’est se rendre compte que finalement il est mignon mais un peu con, chiant, comme les jakovasaures dans South Park (hé ya de la culture quand même :D ).


Je conclurai en m’inspirant de ce qu’un des membres de Naughty by Nature disait à propos du ghetto (de la culture, jvous dis ^^):
“If you ain't ever been to the ghetto
Don't ever come to the ghetto
'Cause you ain't understand the ghetto”

Alors si vous n’êtes jamais venus dans le Nord, n’y venez pas, parce que… parce que… Hum. Vous vous feriez chier.
Nan je blague J viendez bien sûr, viendez vite, mais abandonnez toute idée de chtimitude ostentatoire, ça serait aussi ridicule que d’aller en écosse avec un kilt et les cheveux teints en roux.
Le Nord Pas de Calais, c’est comme les comédies pouet pouet franchouillardes : ce n’est que quand on en est blasé qu’on peut en discerner clairement ses défauts et ses qualités.



Votre Guide touristique non convaincu de ses propres dires
Lamarmotteinfernale

vendredi 16 mai 2008

Le Nord : mythe devenu réalité.

62, méfie te de Marcel & son Orchestre

Comment toute une région s'est elle pliée aux fantasmes d'un homme ? Comment s'est-elle conformée à l'imagerie populaire ? La réponse par Moi.

J'habite dans le Nord (Pas de Calais si vous y tenez) depuis ma naissance, je viens plutôt des classes "populaires", avec des grands parents maternels agriculteurs. Je vis dans un petit village de 400 habitants depuis plus de dix ans, je pense donc être en mesure de connaître les gens du Nord.

Et bien croyez-moi, je n'ai jamais entendu autant de "ch" dans les mots que depuis ces trois ou quatre dernières années. Pour information, il y a quelques années si vous aviez le malheur d'avoir le moindre soupçon d'accent "ch'ti" dans la voix, vous étiez au mieux montré du doigt, au pire lapidé en place publique.

Et pourtant, l'accent de chiotte de ma région est devenu in, porter un t-shirt "biloute" est devenu top tendance. Tout ça par la faute d'un homme, Dany Boon.

Tout a commencé par une tournée de cet humoriste, et un dévédé A s'barak et en ch'ti. Ça aurait dû sauter aux yeux de n'importe quel nordiste ou calaisien : cet homme là ne sait pas parler Ch'ti, il imite le Ch'ti, il le caricature :

Il n'a pas une once de vocabulaire, il se contente juste de prononcer les "a" en "o", de mettre des "ch" partout, et de prononcer les "ch" présents dans le français normal en "k".

Et poutant par un habile cirage de pompes la pilule passe. Habile cirage de pompe ? Ben oui, commencer son sketch en disant que le Nord c'est bien, c'est convivial (mot répété une bonne vingtaine de fois) et ben tous les nordistes oublient que ce gars n'est qu'un fumiste de première. Et les nordistes se sentent flattés dans leur ego, et se découvrant un patriotisme qu'ils ne soupçonnaient pas.

Ainsi les produits dérivés sur le Nord commencent à affluer en masse, les Asterix ou les Lucky Luke traduits en (vrai) ch'ti, les t-shirt susmentionnés à l'effigie de "biloute" personnage inventé par des agents de com' qui avaient flairé le filon. D'ailleurs ils en ont fait une bédé :

Biloute, pour pour pas trop s'emmerder avec le titre, est une bédé nulle à chier déjà, et à vomir. L'histoire : un salopard d'industriel forcément pas ch'ti, vient dans un village de corons pour virer un terril, et comble de l'horreur, installer un musée. Ce salopard d'industriel qui ose outrageusement de construire un musée, commence dès les premières pages par écraser un papillon. L'enfoiré de fils de pute. Et le héros... l'incarnation de la xénophobie, je ne peux malheureusement pas vous citer des passages car n'ayant pas la bédé sous la main, mais croyez-moi ça vaut le détour. Et le pire, c'est que cette bédé pour militant FN drogué au picon bière est soutenue par La Voix du Nord, le journal régional.

Tout le Nord semble s'être donc plié à l'image qu'en a Dany Boon, le paroxysme étant son film Bienvenue chez les ch'tis, le Nord est le monde de Casimir. Que des gentils.

Le Nord c'est pas ça. Le Nord n'est pas mieux que n'importe quelle autre région. Nous aussi on a des voisins qui cassent sacrément les burnes, le FN fait de très beau scores chez nous... Le Nord c'est pas seulement des corons, c'est aussi beaucoup de quartiers dortoirs dans lesquels s'entassent les populations les plus pauvres, et dans lesquels nait la violence comme dans n'importe quelle cité de n'importe quelle autre région.

Par contre je ne renie pas la vision qu'ont un groupe comme Marcel & son Orchestre, qui voient eux le chômage, la violence, le racisme... mais qui disent qu'il n'y pas QUE ça dans la vie, et qui privilégient la fête, quoi de plus normal pour un groupe de ska ?

De toute façon je me dis que le cas du Nord n'est pas si éloigné de celui de Paris qui se complaît à ressembler aux clichés que les touristes étrangers ont d'elle. Exception culturelle ? Mon cul.

dimanche 11 mai 2008

The Black Rebel Motorcycle Club


BRMC : Album éponyme du groupe, un album considéré par certains comme leur seul bon album (bouh les vilains !). Cet album donc, est un mélange de shoegazing (en bon français "fixer les chaussures" qu'on peut définir comme "guitariste qui oublie d'enlever le pied de la pédale d'effet")et de rock qui roll bien comme il faut. le Black Rebel se taille alors une réputation de dictateurs à cause de leurs sessions d'enregistrement pendant lesquelles ils virent leurs différents producteurs, ingé son et tout ce qu'on voudra à coups de pompes dans l'cul. Peter Hayes surtout, qui a bien appris la leçon quand il était chez les Brian Jonestown Massacre, s'est mis à mixer lui-même. Prétextant que les Beatles n'étaient pas le groupe de McCartney et Lennon mais celui de Georges Martin (ce qui n'est d'ailleurs pas tout à fait faux). Mais ce qui est moins sympathique, c'est qu'ils se sont forgés aussi une réputation de groupe chiant sur scène, incapables de bouger leur cul... ce qui est en toute bonne foi, le problème de tous les groupes de shoegaze, qui n'ont souvent aucun jeu de scène. Mais parlons de l'album proprement dit. Il faut avouer que ça bouge pratiquement pas, à part Whatever happened to my rock'n roll (qui aurait pu largement détrôner Seven Nation Army si le groupe avait eu droit au même plan com' que les White Stripes) et Spread your Love, et deux ou trois hits comme Love Burns ou Red Eyes and Tears (vidéo), BRMC est surtout rempli de mélodies bien psyché comme il faut, avec plus ou moins de succès. Bah oui parce qu'il faut pas non plus s'attendre à ce que tout un album de psyché soit bon, même les Brian Jonestown Massacre ont pas réussi l'exploit.




Take them on, on your own : Deuxième album des monsieurs en noir. Bien plus rock'n roll que le précédent, mélange habile entre shoegazing et rock entraînant. Un album bien plus efficace que BRMC. Je pense là aussi que si leur producteur avait fait son boulot correctement, ils auraient largement pu être le nouveau groupe phare des années 00. Ça sert à quoi de signer chez une Major comme Sony BGM si c'est pour avoir un plan com' digne d'un guitariste de folk bretonne ? Franchement hein ? je vous l'demande !
BRMC se tape aussi une réputation encore plus merdique sur scène, parce qu'ils sont toujours aussi immobiles, et que le concert ne varie pas tellement de la première chanson à la dernière...
Pour en revenir à l'album, on a par contre l'impression qu'ils ne se renouvellent pas beaucoup, car malgré une différence de rythme, le son est toujours le même. Cet opus fait plus add-on du premier que véritable album. Mais il faut avouer que c'est un peu le lot de tous les groupes, que ce soit rock, punk, même dans la musique française comme le bien nommé -M-... le deuxième album n'est jamais une révolution en soit, le troisième par contre, chez les bons groupes évidemment, fait office de renouvellement de son.



B.R.M.C - Devil's Waitin'
envoyé par Shenanigans


Howl : La grosse claque. Pour tous les fans old-school de BRMC, cet album a été une énorme, énorme, surprise. Passer d'un album à la limite du grunge à un album de folk/country/blue-grass c'est quand même pas courant. C'est aussi l'album qui marque une révolution dans leur présence scénique, plus charismatique, avec un vrai jeu de scène... C'est aussi Robert Levon Been, habituellement bassiste, qui prend un peu le leadership du groupe sur scène, et qui se met à faire des morceaux plus "radiophoniques", mais peut être moins recherchés... Il est aussi utile de noter que ce jeune homme qui plaît aux filles grâce à ses chansons, a une voix merdique sur scène, incapable de chanter juste sur certains morceaux...
Howl est l'album avec lequel je les ai découverts, un pote me les avait présenté comme suit

-"c'est le groupe de Peter Hayes."

oO

-"LE Peter Hayes ? L'ex BJM avec une voix à faire jouir un pape ?"

-"Ouaip."

Je lui ai donc consciencieusement piqué l'album pour repartir chez moi. Et quand je l'ai mis dans ma chaîne ça a été "whouaaaaa" entendre ces choeurs à capella chanter "tiiiiime won't save my souuuuul" et ses guitares acoustiques qui arrivent... whoua quoi... impossible de décrire ma toute première impression. Mais je savais au fond de moi, que c'était mon groupe préféré, alors même que je ne savais rien d'eux. Ce mélange habile de rock americana, de folk... cet album te donne l'impression de traverser l'Ouest américain sur ton cheval... et c'est franchement magnifique... d'ailleurs, pour la peine je remets une vidéo de cet album, parce qu'il le vaut bien.



Black Rebel Motorcycle Club - Ain't no
envoyé par bebepanda





Black Rebel Motorcycle Club Weapon Of Ch
envoyé par offuhuge


Baby 81 : Le retour du rock bien brutal ! Des guitares à fond la caisse, des chants qui se font hurlements (Cold Wind, Killing the light, Weapon of Choice...). On sent bien l'influence de Howl, il y a toujours des guitares sèches, et les influcences du groupe sont plus vers les vieux groupes de blues ou de rock des sixties... par contre on a encore certainst côtés psychédéliques comme avec 666 Conducer. Et pourtant Baby81 est le moins salué par la critique et les fans. Tous sont d'accord pour dire que les chansons sont géniales, que jamais le groupe n'a jamais été aussi créatif, mais, l'Argument (avec une majuscule parce qu'il est tout seul, pour un argument ça l'fait pas) est qu'il est beaucoup trop soigné pour être rock'n roll. Bienvenue dans un monde d'image où pour faire rock il faut avoir un son crade... M'enfin j'vous met une deuxième vidéo pour que vous en jugiez par vous même, mais pour moi c'est leur meilleur album.



BRMC - berlin
envoyé par camidou

Les petits pains à griller Jacquet, l'énergie de demain...


Pick Pocket -M- (parce que j'en ai marre de cette mode écologique, on a ni pétrole ni idées, et que je soutiens à fond Voynet, Luce Lapin de Charlie... parce qu'elles mènent le combat depuis bien plus longtemps que n'importe quel connard qui s'est découvert écologiste à petites doses)

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Pour les incultes qui ne sauraient pas ce que sont les petits pains à griller de Jacquet, ce sont des pains comme leur nom l'indique, de différentes tailles selon votre choix, qui se font griller au four ou au grille-pain. Il est évident que pour les faire rentrer dans ledit appareil, il faut les couper en deux.

Et c'est à peu près au moment où vous tentez de sortir le demi-pain que vous comprenez votre erreur. Votre innocent goûter vient de se transformer en mini réacteur nucléaire. Enfin quand je dis « vous » il faut comprendre « je », et oui, j'ai mal aux doigts.
Mais vous pensez bien que mon intellect superbe ne s'est pas arrêté à ce genre de facéties, si on a dix doigts c'est qu'on peut en perdre trois à cause d'une haute teneur en « Putain ça brûle cette merde ! ». Et c'est ainsi que je me suis rendu compte d'une chose, à la perte de trois doigts de ma main droite, celle que je n'utilise de toute façon jamais, même après dix minutes, ce demi-pain est toujours brûlant.

Et c'est à l'aide de mes quatre doigts restants que je me suis attelé à la tâche de mettre quelques gouttes d'eau sur ce réacteur naturel, et c'est la larme à l'oeil (la vapeur d'eau peut aussi brûler les yeux) que j'ai créé le premier mini réacteur sans déchets nucléaires.


Pendant que vous m'applaudissez je vais aller me mettre un pansement à l'oeil. De toute façon le droit ne m'était pas utile.

Alors bien sûr je comprends les problèmes qu'engendreraient la création de petits pains en chaîne. La nécessité d'utiliser la culture OGM, le cynisme d'utiliser le blé comme énergie quand un continent entier meurt de faim... Mais je vous répondrai que :

1)C'est déjà le cas.
2)Ça permettrait de faire fermer les centrales nucléaires, et ça c'est pas formidable ?


Bien sûr quelques problèmes techniques viendront troubler la fête de l'Humanité dansant autour de la Terre la main dans la main. Enfin en tout cas la danse des hommes d'affaires occidentaux.
Déjà parce que construire une mini centrale à l'échelle d'un p'tit pain n'est pas à la portée du premier connard venu. Il faudra donc transformer la profession de physicien et autres chercheurs en une sorte de service à domicile comme les plombiers.
Le coût d'installation ensuite, la puissance dégagée par un p'tit pain suffit à peine pour alimenter le grille pain responsable de cette énergie, il faudra donc environ une ou deux installations pour chaque appareils électriques. Mais qu'importe, le progrès ! Et des sous ! Parce qu'évidemment ça va douiller ! Sinon ça serait pas drôle. D'où la danse des hommes d'affaires susmentionnée.
Il y aussi le problème du lobby des émirats du plutonium (mais si ça existe ! Je ne vous permettrai pas de mettre ma bonne foi en doute !). Là aussi j'ai une solution, faire infiltrer ces émirats par un agent qui facilitera l'embauche de Jérôme Kerviel, en deux ou trois jours on devrait plus être emmerdés.

Voilà, vous savez tout, votre vie va être bouleversée, le monde sera changé à tout jamais, et si le bourdonnement incessant de toutes ces mini centrales vous empêche de dormir, si vous êtes obligés de manger des OGM et donc de mourir d'un cancer vers 50 ans, si vous devez en plus vider les réservoirs d'eau au fur et à mesure, vous empêchant ainsi de sortir à plus de 5km de votre maison (sous peine de ne pas savoir revenir à temps pour empêcher la noyade du système)...


Bref, et si... souvenez-vous que c'est pour la bonne cause.


Pr Julien Von Krapûl

jeudi 1 mai 2008

Sex, Drugs and "I've seen God !"



God-John Lennon

Dans le Charlie Hebdo du 30 avril (donc hier, sauf pour ceux qui lisent cet article plus tard, ce qui voudrait dire qu'ils ne regardent pas 5 fois par jour pour voir si il n'y a pas une news, je ne me préoccupe guère de ce genre d'hérétique), Antonio Fischetti nous apprend en page six qu'un chercheur en psychologie à l'Université hébraïque de Jérusalem (lieu que je suppose non propice à l'objectivité) appelé Benny Shanon, a écrit un article dans la revue Time and Mind dans lequel il explique que les évènements les plus marquants de la Bible sont symptomatiques de l'ingestion de plantes hallucinogènes. L'acacia et la pégane qu'on trouve dans les déserts du Néguev et du Sinaï.
Voilà qui explique tout.
Il se trouve que pendant 1300 ans environ, l'humanité n'a plus connu de prophètes, de guides spirituels... elle a par contre connu une recrudescence à la fin des années cinquante et durant toute la période sixties/seventies, Jim Jones, Charles Manson ou encore Ron Hubbard, tous ont été plus ou moins junkie, adeptes des substances psychotropes. Et comme je ne doute pas de votre culture, je ne précise pas que ces années ont été la grande période pendant laquelle les drogues chimiques ont été inventées/libéralisées/interdites/donc consommées en masse.
Ainsi un prophète est avant tout un egocentrique qui, en raison d'un cerveau halluciné, se prend pour le fils de Dieu, envoyé de Dieu, émissaire de Dieu... enfin bref vous voyez l'truc.
Alors là c'est le moment où vous me dites, si vous avez un peu de culture, et je ne doute pas que vous en ayez, « oui mais Jim Jones c'était qu'un sale méchant qui a massacré 900 personnes, Charles Manson un vilain qui manipulait des gens pour qu'ils tuent pour lui et Ron Hubbard un enfoiré de pédophile et un salopard de manipulateur »
Tout à fait d'accord avec vous mais je vous répondrai ceci :
Jim Jones n'a pas tué ses adeptes, il leur a demandé de se suicider, et ils l'ont fait. Parce que c'était un enfoiré de manipulateur certes, mais ils sont morts pour leur croyance. Et là vous voyez où je veux en venir « merde ce qu'on appelle des martyrs ? » Yeah ! Tout juste bro' !
« Ouais mais Charles Manson, lui c'était un véritable connard, il droguait les gens pour qu'ils lui obéissent et les envoyait chercher des richesses chez les stars d'hollywood, après les avoir préalablement massacrées (les stars pas les adeptes, mais cette blague foireuse ne marche qu'à l'oral car en observateur attentif vous aurez remarqué le « e » au bout de « massacrées »).Et là je vous dis et les croisades ? Là vous répondez (parce que vous êtes franchement chiant) bah les croisades ya pas d'histoire de guide et machin tout ça ! Et Mahomet c'est du poulet ? Il a pas fait la guerre lui ? Bon OK c'était pas les croisades mais c'était des guerres quand même.
Après vous pouvez toujours m'objecter que Jésus n'a jamais abusé d'enfants sur un bateau, ben c'est là que je peux sortir en toute quiétude le fameux : « T'as une preuve ? » Cette fameuse phrase qui permet de dire tout et son contraire sur l'Antiquité avec la plus parfaite mauvaise foi.
Enfin bref, si il y a un paradis pour connard egocentrique et ben.... ça voudrait dire que Dieu existe et que je serais bien emmerdé. Et vu le monde dans lequel on vit, ya pas que les prophètes qui aiment le LSD, suivez mon regard ^^ (ceci n'est pas un smiley mais deux flèches vers le haut pour représenter mes yeux regardant vers le haut, tentative pitoyable certes, mais honorable)
PS : Je pensais à un truc juste avant de cliquer sur « sélectionner tout/copier/coller », il y a une chose qui n'est franchement pas juste, Jésus s'est proclamé fils de Yavhé et on a, pour l'occasion, sorti un add-on à la Bible appelé « Nouveau Testament ». Ben j'vois pas pourquoi on ferait pas la même chose pour les autres. Un truc du genre « Testament Moderne » La vie d'Anton A. Newcombe, l'auto-proclamé voix de Dieu grâce à la musique par St Julien le Mécréant.
PPS : Cet article à été rédigé en écoutant Thank God For Mental Illness des Brian Jonestown Massacre, et c'est même pas une blague, juste une coïncidence amusante qui mérite d'être dite.
Comme tout article présent sur mon blog, celui-ci est sujet à éditions par paquet de dix.